Historiquement, l’accordéon fait – en comparaison avec les autres instruments “folk” – figure de “petit jeune” car il est de création beaucoup plus moderne, puisqu’inventé au XIXème siècle. Son origine est très précisément attestée par un brevet d’accordion déposé à Vienne le 6 mai 1829.
Ce premier accordéon – appellation utilisée à partir de 1835 par l’ensemble des fabricants – est à l’origine composé d’un seul clavier fixé sur une boîte contenant des anches libres (des lamelles de métal mises en vibration par l’air provenant d’un soufflet) et ne joue “que”des accords destinés à accompagner les chansons à la mode de l’époque. Bien vite et jusqu’à nos jours, le nouvel instrument subit bien des évolutions et, se perfectionnant sans cesse, se diversifia : diatonique, chromatique, mixte, à boutons ou à clavier piano, bandonéon, mélodéon,…
Facile à transporter, solide, puissant, jouant à la fois mélodie et accompagnement rythmique et mélodique, l’accordéon eut un succès foudroyant : il fut adopté par les marins, les soldats, les marchands, les voyageurs et… les musiciens, qui l’emportèrent dans tous les coins d’Europe puis du monde. Il concurrença souvent les instruments populaires en place -d’autant qu’un seul musicien suffisait à en remplacer plusieurs- tant et si bien que, de nos jours, c’est -de tous les instruments- celui qui est devenu le symbole par excellence de la musique populaire (chez nous, surtout sous l’influence du style musette, au départ de Paris).
Contrairement à l’accordéon chromatique, d’évolution technique plus récente, plus volumineux, plus lourd, et dont chaque touche ne produit qu’une seule note, que le soufflet soit “tiré” ou “poussé”, l’accordéon diatonique fonctionne sur le même principe que l’harmonica (dont l’invention le précède de peu). Il peut faire entendre deux notes par touche : une en “tirant ” et une autre en “ poussant”. Grâce à cet ingénieux système, on gagne… non seulement de la place, mais surtout des possibilités de jeu très rythmique, grâce aux mouvements saccadés du soufflet, ce qui se prête extraordinairement bien aux musiques populaires et principalement celles de danse.