La cornemuse écossaise est bien connue et emblématique. Toutefois – contrairement à une idée bien ancrée – c’est un instrument loin d’être limité au nord des îles britanniques ! Il s’agit bien au contraire d’une famille d’instruments dont on trouve des déclinaisons à travers toute l’Europe, de l’extrémité ouest du Portugal au plateau géorgien de l’Oural, de la Scandinavie aux pays du Nord de l’Afrique.
Le terme anglais « Bagpipe » décrit clairement la structure de l’instrument, tandis que sa traduction française « cormemuse » ou « musette » annonce par contre le type de son qu’il produit, une fois en action.
Des tuyaux branchés sur une poche à air en cuir de vache, de mouton ou de chèvre, voilà l’essentiel,… encore que ! Il reste à mentionner la pièce discrète tout autant que fragile qui produit cette sonorité si particulière : l’anche en roseau.
Cette anche double qui sonne la mélodie est contenue dans le boîtier rectangulaire (modèle Bechonnet ou chabrette), cylindrique à base elliptique (Centre France : Berry et Bourbonnais notamment) ou cônique (type Breughelien ou zampogna de l’Europe méridionale) auquel se fixe le « chalumeau » que l’on nomme également hautbois ou pied. C’est sur ce dernier que le musicien exerce son doigté ouvert (comme sur une flûte) ou semi-ouvert, selon la dimension de l’instrument. Semi-ouvert signifie que pour monter la gamme, certains trous sont progressivement ouverts, tout en demandant que certains soient progressivement refermés.
Les « bourdons« , portés, selon les variétés d’instruments, latéralement au pied (Bourbonnaise) ou à l’arrière du boitier (Béchonnet), transversalement sur l’avant-bras (musette de cour, gaïta ou Northumberland pipe, quand ce n’est pas sur les genoux (Uillean pipe), voire sur l’épaule (écossaise, bretonne) ou en avant ( type breughelien ou Béchonnet), contiennent par contre une anche simple. Ces bourdons chantent à divers octaves la tonique de la gamme de base de l’instrument. : un la pour une 14 pouces, un sol pour une 16 pouces, soit 21 cm (mesure du pied), soit un ré pour une 20 pouces ou un do pour une 23 pouces.
Selon les régions, et l’envie du musicien, l’alimentation de la poche en air se fait à la bouche, à travers le « porte-vent » appelé aussi « bouffoir« , ou grâce à un soufflet actionné sous le bras opposé au sac.
L’instrument rustique qui fut celui des bergers et des musiciens de rue était toutefois souvent réalisé dans des matériaux indiquant à la fois un certain pouvoir d’achat du musicien et pour le facteur d’instrument, un réel savoir-faire d’artisan-luthier : bois nobles savamment sculptés (type Sautivet) et incrustés d’os, de cornes, et d’ivoire pour les bagues, ainsi que d’étain et parfois même de petits miroirs pour la décoration.
L’instrument peut être joué en solo, mais la convivialité du jeu musical a très tôt poussé les cornemuseux à jouer en bandes. De plus, dans certaines régions, des associations sont très vite devenues des traditions. Ainsi en Bretagne, le duo cornemuse (biniou-koz) – bombarde et les bagads, sonneries de cornemuses écossaises (biniou-braz) que l’on retrouve jusqu’en Angleterre et en Ecosse, accompagnés d’un pupitre de percussions (caisses claires et grosses caisses).
« Si, comme le dit la Bible, l’éternité est semblable à des noces en habits de fêtes, alors j’en suis convaincu, c’est d’un mariage breton qu’il s’agit, où biniou et bombarde appellent à danser la Gavotte, et que le cidre coule à flot«
- Bourdon d’épaule
- Bourdon latéral
- Bourdon « en avant »
- Bouffoir
- Chalumeau
- Poche
- Boîtier