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Vielle à roue

La vielle à roue est un instrument assez puissant, bien adapté à la danse. C’est, comme la cornemuse, un instrument « à bourdons ».

La vielle à roue appartient à la même famille que le violon (instruments à cordes frottées). La roue,  actionnée par une manivelle, vient frotter les cordes, tenant ainsi le rôle de l’archet. Le son produit est continu.

La caisse de la vielle peut être plate ou bombée (en forme de luth à partir du 19ème siècle).

Apposée à la table d’harmonie, une boîte à clavier contient les sautereaux (petites pièces de bois) que le musicien, en appuyant sur les touches du clavier, pousse jusqu’aux cordes (en boyau) appelées « chanterelles ». Ces sautereaux, agissent sur les cordes et produisent la mélodie, comme les doigts du violoniste le font sur la touche de son instrument.

D’autres cordes (en acier), les « bourdons », produisent en permanence la tonique de la gamme utilisée. La « mouche » ( en boyau), accordée à l’unisson avec les chanterelles, est peu utilisée de nos jours.

Une des originalités de l’instrument est de pouvoir ajouter un rythme grâce à un petit chevalet en déséquilibre, le « chien », qui grésille quand on tourne la manivelle par à coups et que la corde appelée « trompette » fait sursauter. C’est ce qu’on appelle le « coup de poignet », difficile à bien maîtriser.

Les «cordes sympathiques », résonnent “par sympathie” (phénomène physique suivant lequel un corps entre en vibration avec un autre par influence acoustique).

Attestée dès le 12ème siècle en Espagne par des représentations figurées, la première forme de vielle à roue fut un grand instrument à cordes nécessitant deux joueurs. On l’appelait « organistrum ». Il servait à soutenir le plain-chant et les polyphonies dans la musique d’église.

Au 13ème siècle, l’instrument se modifie : il est joué par un seul musicien et c’est à cette époque qu’il intervient dans nos régions, dans un cadre très distingué : la haute noblesse, où il accompagne les troubadours, les trouvères, les jongleurs.

Au 15ème siècle, nous retrouvons la vielle dans le milieu populaire, chez les mendiants et les aveugles.

Les peintres flamands (Brueghel, Teniers…) nous assurent de son utilisation en milieu rural populaire pour les 16 et 17ème siècles. Le 18ème siècle est qualifié de « grand siècle » de la vielle à roue. Elle fait partie des fêtes et des noces champêtres; composition de musiques pour vielle (menuets, sarabandes, sonates, concerti).

Des efforts pour revaloriser et faire renaître la facture et le jeu de la vielle à roue ont été entrepris depuis plusieurs dizaines d’années. Des luthiers contemporains font continuellement évoluer l’instrument, entre autres par l’intégration de matériaux modernes et de l’électronique. La vielle à roue n’a pas fini de nous surprendre ! 

1.Tête
2.Cheville
3. Petit bourdon
4. Gros bourdon
5. Touche
6. Cache-clavier
7 Chanterelles
8. Cordes sympathiques
9. Chevalet
10. Manivelle
11. Cheville pour réglage du chien
12. Chien
13. Cache-roue
14. Trompette
15. Mouche
16. Sillet